Il n’y aura pas de sang versé
Maryline Desbiolles
Sabine Wespieser éditeur
« Ovalistes » est un bien beau mot pour désigner les ouvrières de la soie de Lyon et leur labeur. Elles sont payées un franc quarante par jour et travaillent douze heures de suite à la préparation des bobines de fil dans le bruit et l’humidité. En 1869, certaines d’entre elles osent se mettre en grève. Il faut faire vite, car, privées de leur maigre salaire, elles risquent se s’enfoncer encore un peu plus dans la misère. Pour retranscrire par la fiction l’urgence de la situation, Maryline Desbiolles construit son roman comme une course contre la montre où quatre relayeuses s’engagent pleinement pour affirmer leurs revendications. Inspirées par les ouvrières venues des campagnes de Savoie, du Piémont et des alentours de Lyon, les figures principales du roman sont des femmes inventives, fortes et attachantes. Il n’y aura pas de sang versé se lit en un souffle et impressionne tant par sa structure que par le style de l’autrice.